5. Les grandes catégories d'images boursières

(familles / profils d'actions)

"La boite à outil du profiler d'actions"

[Chapitre directement lié aux Tableaux coeff image A&B]

Il est possible de regrouper en catégories / types des actions cotées ayant des profils
boursiers similaires.

Autrement dit des propriétés boursières et des fourchettes d'images semblables.

  Chaque catégorie (famille) est caractérisée par:

Un niveau d'attractivité boursière (niveau de l'image structurelle),

Et un niveau de risque (niveau de l'image minimum).

Parfois une action change de catégorie.. C'est que son profil, donc sa fourchette
d'image, évolue de façon notable.

Mais ce nouveau "positionnement" comme on dit dans le milieu du marketing,
n'apparaît habituellement qu'après des années, voire des décennies.

Ce changement du profil boursier de l'action peut provenir:

d'un choc soudain qui modifie profondément, en bien ou mal, les perspectives
   de l'action,

ou, plus souvent, du fait que les actions ont leur "cycle de vie", de la naissance 

au décès, comme on dit en démographie et, ici encore, en marketing.

Manier avec précaution !

Il faut faire attention d'éviter de classer une action dans une catégorie et une
fourchette d'image sur une première impression, et de faire une fixation sur
un stéréotype.

Même si précisément ces catégories correspondent à des stéréotypes ou
archétypes - conscients ou non - des investisseurs

Il faut vérifier jusqu'à quel point les caractéristiques de l'action
   s'approchent de la description ci-dessous de la catégorie.

Cela évite de s'ancrer dans une "représentation mentale" illusoire
conduisant à situer l'action dans une catégorie ne correspondant
pas à ses véritables caractéristiques.

Et même si tout concorde à un certain moment, rien n'est à l'abri
   d'une fausse
approche car des évolutions se produisent. Cela tant
   dans la vie  d'une entreprise et d'une action
que dans la façon dont
   le marché voit les choses.

De plus, une action peut combiner les caractéristiques de plusieurs
   catégories.

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1 -Le firmament des images élevées (valeurs adulées)

       Coefficients d'image de ces actions survalorisées :  1.0 -  3.0

  Les grandes valeurs de croissance
     
Ce sont des sociétés cultes à haute réputation, auxquelles tout réussit, depuis
      longtemps.

Elles affichent une croissance des bénéfices ininterrompue, régulière, rapide :
au moins
15% par an pendant 10, 20, 30 ans, sans creux ni pause, même en
période de crise économique.

Il y a de bonnes chances (mais pas 100 %) que ces fusées Apollo mâtinées
d'horloge suisse continuent de progresser au même rythme dans les années à
venir.

  Les étoiles filantes sont de fausses actions de croissance qui
      connaissent une hausse fulgurante.

Ici, l'amour pour le titre est du genre coup de foudre / coup de cœur.

On peut trouver divers cas :

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2 - La caverne des images basses (valeurs mal aimées)

       Coefficients d'image de ces actions sousvalorisées : 0.4 -  1.2

Provisoirement ou durablement, certains titres sont ignorés, mal aimés, voire détestés.
Ces parias ont de toutes petites images, surtout en période dépressive et même
tempérée.

C'est (normalement) ici le lieu et le moment où l'on peut remplir son cabas par
des achats de "value stocks").

Cela suppose au minimum un tri élémentaire de ces pommes avant d'en prendre
un kilo.
Ou pour être plus sélectif et mieux coller à son style personnel de gestion,
d'appliquer soigneusement
à chacune les critères de segmentation
ci-dessous
.

  Les affaires en déclin, parfois cotées au prix de la ferraille.

Leurs fondamentaux sont tristes à voir (faiblesse prolongée des ventes et marges)
et se doublent d'une image renfrognée.

Cela peut aller bien au-delà d'une robuste prime de risque bien compréhensible.

C'est excessif s'il y a quelques beaux restes et la volonté de rebondir.

et remplit nos cœurs de nostalgie (actions nostalgie ?).
Si elle est assez jeune et la déception grande,  la baisse peut être forte et
rapide.
On a des anges déchus comme restearchéologique d'étoiles filantes
puis tombantes.

  Les affaires oubliées et secondaires

Même si son cœur est grand, la Bourse ne peut pas toutes les aimer, les actions.

Elle se désintéresse de nombreuses petites ("small caps") et même moyennes et
grandes entreprises, pourtant relativement prospères, voire dotées de grandes
vertus cachées.

Le paradis des fouineurs, c'est là qu'est la mine de diamants pour les
chercheurs de "value stocks" (actions sous-évaluées) ou, si elles
distribuent une bonne part de leur bénéfice en dividende, de "valeurs de
rendement".

Pourquoi restent elles oubliées dans les coins sombres, où elles font tapisserie ?
Pour des circonstances diverses :

Les investisseurs préfèrent de loin les liquidités et les obligations aux actions.
Boudant même les affaires connues, ils s'intéressent encore moins aux
seconds
couteaux, ou alors à très bas prix.

seules en profitent les affaires très connues, ou au départ mieux classées dans le
tableau des images. Les titres secondaires et mal aimés contribuent peu au
démarrage de la tendance haussièregénérale.

Lorsque le soleil boursier brille suffisamment, elles sortent de l'hibernation et
se mettent à trotter honnêtement.
Elles peuvent se mettre à galoper si la mode boursière touche leur secteur. ou les
touche elles-mêmes, les investisseurs cherchant de "nouvelles idées".

Les montagnes russes : affaires très irrégulières ou très cycliques.  

Si les résultats d'une société évoluent en zigzag, l'image boursière de l'action tend à
être à la fois basse et volatile.

Son niveau exagère les incertitudes réelles, surtout dans les périodes boursières
atrabilaires.

 Les affaires à mauvaise réputation.

Cette allergie peut être justifiée, encore que parfois non, mais quoi faire contre la
xénophobie ?

Si leur image se redresse, ce ne pourra être que très lentement, ou sous
l'effet d'un choc positif
de force 10, ce qu'on ne voit pas tous les jours.

Les situations spéciales

Les situations spéciales incluent les affaires en redressement, les cibles de
rachat, les billets de
loterie.

Ces crapauds bizarres peuvent devenir de beaux princes, si les fées le veulent bien.

Ce sont des affaires

mais susceptibles de bénéficier (sans aucune certitude à ce sujet) d'un
événement plus ou moins prévisible pouvant apporter une amélioration
spectaculaire
de leur fortune
autrement dit un bas cours de Bourse, tenant très peu compte de ces chances.

Les plus dignes d'intérêt : les affaires émergentes.

Ayant obtenu quelques premiers succès, ces chaperons rouges sont plein d'avenir
...si les vicissitudes économiques ne les croquent pas.

Ce sont des affaires jeunes et :

  Attention aux miroirs aux alouettes, fausses émergentes,
      les
valeurs dites d'avenir ou préémergentes.

Certaines ont un début d'activité commerciale, voire des bénéfices, mais pas
forcément récurrents.
D'autres n'ont que des projets.

Vient à l'esprit tel grand canal ou tunnel, ou tel secteur nouveau : biotechnologies,
multimédia…

D'accord pour jouer l'innovation, mais pas au point de payer une énorme image
pour acquérir
une VEE infime.

Ces titres sont souvent introduits en Bourse à des cours stratosphériques (voir plus
haut) dans les périodes euphoriques où les investisseurs se ruent vers tout ce qui est
nouveau à l'allure clinquante.

Imaginez la descente aux enfers quand le sentiment boursier se retourne !

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3 - L'océan des images mitigées 

     Coefficients d'image : 0.6 -  2.0

La moitié ou les deux tiers des actions cotées ont une image structurelle (= moyenne)
proche de 1
Elle est pour certaines très stable (fourchette 0,7-1,5), pour d'autres très volatile
(jusqu'à 0,4-2,0).

D'ailleurs, certaines viennent de régions moins tempérées (tiroirs bas ou élevés du
tableau A) et ne font que transiter dans la contrée.

Plat de résistance du restaurant boursier :
     les
grandes classiques peu cycliques.

Ce sont d'anciennes entreprises de croissance ayant fini par atteindre une belle
taille
.

Elles sont leaders ou co-leaders de leurs divers marchés.

Leurs activités sont très intégrées, très équilibrées et pas trop cycliques.

Un peu essoufflées côté performances bénéficiaires, elles ont, par leur bonne
gestion, évité le déclin, ce n'est pas si mal.

Devenues de grandes bourgeoises, elles sont respectables et respectées, mais ne
suscitent plus guère les passions..

Un bon petit plat : les bonnes affaires moyennes assez peu cycliques.

Ces sociétés, à la fois,

Leurs performances et perspectives économiques, plutôt supérieures à celles des
grandes classiques, restent bien inférieures à celles des émergentes régulières (voir
plus loin).

Les affaires défensives, refuge des mauvais jours.;

Par définition, leurs ventes et leurs coûts sont protégés contre les cycles
économiques
.

Elles fournissent du pain et des jeux, pour prendre un exemple qui remonte aux
calendes ...romaines.

Jour et nuit, par pluie et par beau temps, que le climat boursier général soit bon ou
mauvais, un tel titre garde le même imperméable mastic et la même image terne.

  Les valeurs devenant d'actualité.  

De ci, de là, certaines actions jusqu'ici reléguées par la Bourse dans des castes
inférieures
, telles qu'émergentes, oubliées ou situations spéciales, sortent de
l'obscurité.

Elles connaissent, oh juste un peu, la faveur du marché. Leur image passe du
défavorable au mitigé.

Pourvu que ça dure ! Mais l'actualité est changeante !

  Les étoiles filantes devenues tombantes.

En commençant leur chute, elles passent par les couches moyennes de l'atmosphère.

Elles s'y brûlent et poursuivent leur descente.

On pourrait penser que, redescendus dans la zone d'image neutre, leur cours sont
redevenus attractifs.

Surtout si quelque temps d'arrêt ou reprise momentanée fait croire à un retour à
meilleure fortune.

Hélas, pour ces titres en déroute, décrits plus haut, les rétablissements sont rares.
Autant ne pas rêver !

Les cycliques et irrégulières transitant dans la région.

Chauffons un gaz : ses molécules s'agitent. Une canicule boursière excite la volatilité
...positive des images des valeurs cycliques et irrégulières.

Elles progressent vivement, mais restent en dessous de l'image moyenne du marché.

Cependant, par simple égarement, ou par effet de mode, certaines font une incursion
dans les images mitigées, ou même élevées.

Leur redressement est si spectaculaire que le marché change provisoirement ces titres
de catégorie. Il les prend peu ou prou pour des affaires en croissance rapide.
Un effet d'optique, dont peut profiter l'investisseur; mais à ne pas accompagner
trop loin !

 Voici le dessert, le grand espoir : les émergentes régulières.

Elles forment d'une espèce intermédiaire entre les émergentes et les grandes valeurs
decroissance.

Pour, aux aguets derrière un journal troué, identifier celles qui passent, utilisez la fiche
anthropométrique suivante :


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Dern. mise à jour cette page 10/11/14  
P.précéd.
[Images potentielles]  suiv. [Evolution des images]
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