Utiliser l'image
dans la gestion boursière
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(Leif Ericsson partant découvrir l'Amérique il y a dix siècles)La gestion boursière est comme la navigation au long cours.
Elle commence par une stratégie de portefeuille,
Aussi souple, pragmatique et opportuniste doive t'elle être, elle a besoin aussi, sur la
durée, on pourrait même dire, pour la survie, de discipline, règles et objectifs.
Sans ceci, le portefeuille serait un navire sans pilote.
définis à partir (entre autres) des images boursières |
Un ensemble d'objectifs de gestion pour chaque ligne du portefeuille
boursier
inclut normalement :
Un cours d'achat (acceptable),
La part prévue de la ligne
dans le portefeuille (pour diversifier) (*),
Une limite de temps pour acheter
(ou renoncer),
Une limite de temps pour vendre,
Le nombre des fractions d'achat,
de vente,
Les cours-cibles de vente
(intermédiaires + final),
Les cours de repli (ventes stop).
(*) Détails sur la
diversification du portefeuille
La diversification des placements par actifs, secteurs, pays, actions et par style
(type d'images) est un équilibre personnel entre sélectivité et sécurité.Nous ne développerons pas ce point, mais évidemment l'investisseur doit être très
attentif aux dosages de son "panier d'actions". Le premier critère, comme pour
tout panier, est ...sa taille.Un point comportemental à ne pas oublier est que
* plus les actifs sont dispersés, moins il est facile de suivre chacun
* à l'inverse, plus ils sont concentrés plus on peut être "sentimentalement"
attaché à chacun et hésiter à faire des arbitrages nécessaires.
Comment fixer ces
objectifs ?
Les VPM / Valeurs Potentielles de Marché (qui prennent en compte les
images potentielles)peuvent servir d'ingrédients.On les bordera toutefois par quelques raisonnements annexes et règles
de prudence résumées ci-dessous.Exemple de gestion d'une ligne du portefeuille
Cours
Vendre la moitié
au dessus de 52 (3)Tout vendre
au dela de18 mois (3) 52
Acheter une
fraction (1
Renforcer (2)
Conserver (2)
35
Tout vendre
en dessous de 350
1 m
9 m
18 m
Temps
(1) délai éventuel de tâtonnement de 1-2 mois avant de fixer les objectifs
définitifs.C'est l'idée d'une "option réelle": placer un petit montant à titre de test, avec
l'objectif clair d'aller plus loin ou de partir une fois acquis plus de connaissance
sur l'actif considéré.(2) sauf fait nouveau amenuisant les perspectives
(éviter l'ancrage mental sur une ancienne évaluation trop optimiste)
(3) sauf fait nouveau modifiant de façon fondamentale et très favorable
la nature du titre
|
Pour respecter ces règles de navigation, tout sera question de discipline.
Presque d'ascèse !Rien n'est plus dangereux que de se sentir engagé (biais d'engagement) à maintenir
ou accroître une mise, après avoir mis "un doigt dans l'engrenage", si ce placement
n'atteint pas
nos objectifs.De ce fait, il vaut mieux considérer les limites ci-dessus comme impératives,
particulièrement la limite de vente en baisse.
Selon le dicton : 'Sur les marchés, la discipline passe avant la conviction".
Voilà qui peut conduire - la bourse mène à tout, et la finance comportementale tout
autant - à quelques petites introspections existentielles.
Eh oui, "Connais-toi toi-même" s'applique aussi à la gestion boursière.
Alors je vous signale une petite friandise : le quiz que propose Speculateur.net.
Il vous aidera à jauger vous-même votre style d'investissement.Avec tout cela, vous voilà sur la voie de la "gestion boursière comportementale",
le pendant de l'analyse boursière comportementale.
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C'est bien la discipline, mais cela ne veut pas dire l'entêtement.
Apparaissent d'ailleurs dans le graphique ci-dessous des "signaux" et "soupapes" incitant
à réagir.Mais de plus, si la situation change fondamentalement, il faut éviter l'ancrage, la fixation
mentale.Les objectifs doivent être modifiés en cas de changement profond. Tout en agissant
sur le marché en fonction du signal prévu, il faut ajuster l'évaluation de l'action en prenant
en compte le changement des perspectives."Changement profond" est la clé. Ce que la discipline évite c'est de changer d'opinion
simplement parce que :* Les choses évoluent juste un peu différemment.
Les informations décisives doivent être distinguées du "bruit" tout-venant.
* L'émotivité de l'investisseur déforme sa perception des réalités.
Généralement, de vraies raisons de changer de stratégie ne sont pas si fréquentes, du
moins pendant la période d'attente initiale sur un mois. A condition d'utiliser cette
période pour faire un travail sérieux pour rassembler le maximum d'informations et
affiner l'analyse qui définit les objectifs.
Et quels sont les pièges ? |
Chaque personne a son propre "style de prise de décision", quel que soit l'objet de la
décision, donc pas seulement quand elle concerne le domaine financier.
Habituellement trois éléments très personnels interviennent, une sorte de triangle de
la prise de décisions.* Le rôle de la Raison La raison domine la prise de décision lorsque
le décideur :- identifie clairement ses buts et prendre des décisions cohérentes avec eux.
- recueille et analyse l'information, la synthétise de façon logique.
- Imagine les diverses issues possibles (scenarios) et leur probabilités.
- A des solutions de repli, et lorsque c'est possible prend des décisions qui
sont réversibles si cela tourne mal, quitte à se "couper un bras"...)
* Les Sentiment, émotions jouant dans la prise de décision sont très
variés, mais les principaux sont:- Peurs, espoirs, convoitises, attirances, envies, répulsions.
- Aussi l'éternel mimétisme qui tend à nous faire suivre le troupeau, ce qui
d'ailleurs est parfois nécessaire, mais en restant lucide...Certes, il faut se méfier de l'émotion, tout faire pour ne pas en être le jouet, ne
pas prendre prendre ses désirs pour des réalités.
Mais décider ne mène à rien si ce n'est pas suivi par des actions. Et là il faut
admettre que si on n'éprouve aucune émotion, sous la forme qu'on appelle c
i-dessous les tripes, on n'est guère incité à agir* L'Instinct (les tripes) la plupart du temps, dès le départ ou au final,
déclenchent ou confortent nos décisions.Cet activateur / motivateur / accélérateur est utile.
Mais il peut cacher aussi des pulsions, habitudes, automatismes, routines,
heuristiques simplistes, ancrages dans le passé, voire pensée magique, toutes
choses qui peuvent se déguiser en instinct.Et puis il y a aussi les écueils de:
* la paresse et l'impatience, qui poussent à ne pas se décarcasser à collecter
les informations, et plutôt à foncer les yeux fermés dans le tas.
* ou au contraire la trop grande méticulosité et timidité, faisant traîner la
prise de décision et éventuellement rater le coche boursier.
Juste un tuyau. Au total, faut savoir rester cool quand on va décider.
Voici à ce sujet, c'est un petit truc mais il a de grands effets : antistress
Et rappelons aussi certaines
précautions en matière
d'investissement résultant des recherches en finance
comportementale.
1 - Activité
Eviter tant l'immobilisme que l'hyperactivité
2 - sous- / sur-
RéactionAjuster ses analyses et décisions aux nouvelles
données et situations3 - Ancrage /
fixationNe pas rester mentalement ancré sur d'anciennes
références4 - Cadrage,
heuristiqueEviter les interprétations étroites et simplifications
excessives5 - Erreur,
inattentionRéviser les connaissances et croyances erronées
6 - Attitude -
AversionEviter les anticipations biaisées de plaisir /
souffrance suivant les décisions7 - Emotion
Eviter la domination des émotions (espoirs,
peurs, etc.) sur la raison8 - Imitation,
manipulation
Se méfier des influences collectives (modes...)
sur nos décisions9 - Pensée
magiqueSe méfier des croyances non vérifiées et attentes
illusoires10 - Orgueil
Ne pas trop se laisser aveugler par son ego (excès
de confiance en soi...)11 - Préférences
Avoir des priorités claires et cohérentes
12 - Débiaisage
Essayer d'utiliser ou de se protéger des anomalies
de prix
Dernière mise à jour de cette page :
09/11/14 . |
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